| | Paraît qu'on se comprend, entre créatures. { pv - Sacha | |
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| Sujet: Paraît qu'on se comprend, entre créatures. { pv - Sacha Sam 1 Mar - 0:21 | |
| « andy se tâte, andy se méfie. andy se hâte, elle court sous la pluie. andy a toujours évité les ennuis. » ANDREA FERGUSON ERRAIT SOUS L'AVERSE quand quelque chose attira son attention. Un éclair, un froissement, n'importe quoi, juste sur sa gauche. D'instinct, elle s'immobilisa, dans l'expectative. Plus ou moins consciemment, elle compta les secondes, attendant un autre signe ; au bout d'une minute exactement, ne voyant rien venir, elle autorisa ses muscles à se relâcher et fit quelques pas prudents. Il était inutile de fouiller l'endroit où elle avait cru percevoir un mouvement : cette entité qui l'avait inquiétée, quelle qu'elle soit, ne devait plus traîner dans le coin. Et puis ce n'était pas comme si cachettes et échappatoires manquaient, dans les bois de Hellwood. Andy se sentit soudain parfaitement idiote à se braquer ainsi au moindre imprévu. Bon, elle avait toujours été plus ou moins parano (à sa décharge, remarquez que la faune de Heaven City, sans compter les quelques « problèmes personnels » de la jeune femme, n'étaient pas vraiment des facteurs idéaux en vue d'une existence saine et calme). Le problème, c'était qu'elle n'était pas du genre à admettre qu'elle avait parfois des réactions excessives. Lorsque il lui arrivait de s'en rendre compte, comme à ce moment précis, elle choisissait de s'en foutre et pensait à autre chose. En l'occurence, elle se concentrait sur l'impression étrange qui fondait peu à peu sur elle comme un oiseau de proie : le calme absolu. Sa tête était envahie par un silence assourdissant ; elle comprit que la pluie venait de cesser. Elle prit soudain conscience des épaisses gouttes qui coulaient désormais de ses cheveux trempés jusque dans sa nuque, roulaient sur sa colonne vertébrale et finissaient aspirées dans la laine de son pull. Indéfiniment. Andrea était parcourue de frissons terriblement désagréables. Peu de temps après, les bruits d'eau reprirent un peu partout dans la forêt : les feuilles des arbres hauts venaient de se mettre à goutter. Ferguson essuya ses grandes mains mouillées sur son jean gorgé de pluie, ce qui ne servit bien sûr strictement à rien, et reprit sa marche pour sortir au plus vite de ces foutus bois. Elle commençait à avoir l'impression de s'enfoncer dans une éponge détrempée.
UNE HEURE PLUS TARD, notre louve-garou de choc eut la désagréable sensation d'être paumée. Et ça, c'était impossible. Elle connaissait parfaitement les bois - c'était comme si elle avait elle-même conçu les plans de Hellwood, merde. Malgré le fait qu'elle ne venait pas souvent (presque jamais à vrai dire) dans ce coin précis, elle possédait un sens de l'orientation stupéfiant qui était censé la sortir de n'importe quel bosquet humide. Même quand il était dix-huit heures un soir de janvier et que la nuit tombait. La nuit ? Re-merde. Andrea Ferguson était franchement bien placée pour savoir qu'elle n'avait pas intérêt à être encore coincée ici lorsque il ferait totalement noir. Elle se mordit fortement la lèvre inférieure, balança un coup de pied dans un arbuste qui n'avait rien demandé à personne, et puis cessa une nouvelle fois tout mouvement. Ce coup-ci, c'était pour réfléchir. Pourquoi s'était-elle embarquée dans cette galère ? Se balader, quelle belle connerie. Tout ça parce qu'elle ne bossait pas ce jour là et qu'elle en avait eu soudain plus que marre de sa baraque minable. Elle aurait pu faire quelque chose de complètement normal et sensé, du style passer voir Ellie Brown ou appeler Tom Hawkins pour enfin vérifier s'il valait la peine. Mais non, il avait fallu qu'elle sorte prendre l'air dans l'endroit le plus glauque de la ville la plus glauque de tous les Etats-Unis. (On ne vous a jamais dit qu'Andy n'était pas tout à fait normale ?) Deux certitudes la frappèrent soudain, l'une qu'elle aurait voulu occulter et l'autre qui était un peu effrayante : tout d'abord, elle avait relâché sa surveillance et s'était égarée tout simplement car elle avait trop confiance en elle et ne croyait pas en son inévitable marge d'erreur ; mais c'était aussi arrivé parce que cette histoire de présence étrangère la travaillait. Idiote, égoïste et peureuse - ça ne pouvait pas continuer comme ça.
LORSQUE LA PLUIE REPRIT - en fait, c'était plutôt un léger crachin -, Andrea ne s'en rendit pas vraiment compte : quelque chose venait d'attirer son attention. Une tache de lumière rouge parmi les arbres désespérément foncés. Quelques pas plus tard, elle en était sortie, enfin, et se retrouvait face au soleil qui se couchait à l'horizon derrière les champs. Elle constata qu'elle ne se sentait plus épiée, ni suivie, et associa ce phénomène au fait qu'elle avait quitté la forêt. Elle venait de poser les pieds sur la route nationale menant à Heaven City, et qui serpentait sur plusieurs kilomètres entre les bois de Hellwood et des terrains plats plus ou moins cultivés. La tête machinalement baissée pour écarter son visage de la pluie diluvienne, Ferguson suivit la voie goudronnée. Elle marchait en plein milieu - à cette heure-ci, il ne passait jamais un chat. Elle contemplait ses pieds, ou plutôt ses boots noires. L'eau semblait furieusement déisreuse de les lustrer jusqu'à la brillance parfaite, comme les fausses pommes en plastique qui ont l'air d'avoir été frottées pendant des heures. Elle contemplait ses pieds, donc, ainsi que les gouttes qui s'écrasaient tout autour, plic plic plic. Vous en conviendrez, la vue avait de quoi lasser ; c'est pourquoi Andy leva furtivement les yeux et se rendit compte qu'elle se trouvait à quelques dizaines de mètres de l'usine désaffectée. Elle stoppa net sur le bitume humide. Ce n'était pas à cause du bâtiment en lui-même, non, elle le connaissait bien assez. Ce qui l'intriguait, c'était que la porte était ouverte. En grand. Habituellement, les gamins qui forçaient les cadenas pour aller fumer leur shit à l'intérieur - ou d'autres trucs de ce genre - avaient un minimum le sens de la discrétion, et refermaient derrière eux pour que les flics ne les attrapent pas en pleine effraction. Au moment de sortir, là oui, ils s'en donnaient à coeur joie et faisaient un maximum de vacarme avant de s'enfuir, si bien que les forces de l'ordre débarquaient en retard, pestaient contre ces petits merdeux qui leur faisaient perdre leur temps et recadenassaient tout. Le fait que l'endroit paraisse vide et béant était donc un peu bizarre. La jeune femme s'approcha de l'usine. Andy a toujours évité les ennuis, sauf quand elle est trop curieuse pour faire demi-tour.
ELLE S'AVANCA LEGEREMENT à l'intérieur. Il ne semblait y avoir personne, et c'était plutôt sombre. Des impressions d'abandon, d'inutilité, de saleté émanaient des murs et mettaient plutôt mal à l'aise. En même temps, c'était l'endroit idéal pour se cacher, se shooter discrètement ou squatter, et le fait que, de temps à autre, certaine personnes profitent des lieux, était très compréhensible. Alors qu'elle était désormais complètement sûre d'être seule, Andrea sursauta. Un craquement venait de retentir au fond du local. |
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| Sujet: Re: Paraît qu'on se comprend, entre créatures. { pv - Sacha Dim 2 Mar - 14:34 | |
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