« andy »

ONE. IDENTITY.


• NOM : Ferguson.
  
• PRENOMS : Andrea, Clemence.
  
• SURNOM : Devine. « Andy », bien sûr.
  
• AGE : Vingt et un ans.
  
• SEXUALITE : Hétérosexuelle.
  
• NATIONALITE : Américaine.
  


TWO. FICHE RP.
« KNOCKIN' ON HEAVEN'S DOOR »

Il était à peine huit heures trente lorsque Adam Hathaway gara prudemment sa jeep dans l'allée en pente. Les pneus crissèrent doucement sur la fine couche de neige qui recouvrait, en cette période hivernale, tout le nord du pays. Le soleil ne daignait pas encore se dévoiler aux habitants de Heaven City, les oiseaux ne chantaient pas, les hibous ne ululaient pas. Atmosphère épaisse, tant à cause du silence de plomb que de l'obscurité brumeuse. Adam avisa la minuscule baraque quelques mètres plus loin. Elle était à peine visible mais ce qu'on en percevait suffisait bien assez : rien de plus que des planches pourries entassées les unes sur les autres, une porte sombre, quelques fenêtres éparses et dépareillées ; le tout surmonté d'un toit pointu dont la forme n'était pas sans rappeler les maisons anguleuses et tordues qu'on croise parfois au détour d'un cauchemar. A se demander comment l'ensemble tenait debout. Stoppant son obsevation inutile, Adam mit son véhicule au point mort, ouvrit la portière et s'extirpa de l'habitacle avec un frisson. J'aimerais pouvoir dire qu'une chape d'angoisse plongea sur l'homme dès qu'il sortit de la jeep et qu'il se précipita de nouveau derrière son volant familier et rassurant pour se tirer le plus vite possible de cette ville maudite et ne jamais revenir. Mais en réalté, l'air de Heaven City n'était pas plus chargé en ondes démoniaques que celui de n'importe quelle autre ville des Etats-Unis, et l'ambiance vaguement glauque n'avait, aux yeux d'Adam, rien de surnaturel. (Malgré les superstitions qui courent parfois chez les humains ignorants, la plupart d'entre eux croiraient n'mporte quoi plutôt que d'admettre l'existence du fantastique et de la sorcellerie sur leur petite terre bien ronde et bien réglée.) Il verrouilla les portières et se dirigea résolument - bien qu'avec une petite inquiétude - vers la minuscule maison un peu plus haut dans l'allée.

En tant que bon petit psy bien éduqué, Hathaway hésita un peu avant de frapper à la porte close de si bon matin. Puis il se souvint des paroles de Scarlett : elle avait précisé : « à n'importe quelle heure et quel que soit son état. Je me fiche qu'elle dorme, qu'elle soit complètement shootée ou bourrée ou en pleine partie de jambes en l'air, faites ce qu'il faut pour lui causer. » Oui chef, oui mon coeur, tout ce que tu voudras. De son poing, Adam fit claquer trois coups sonores contre le bois humide de l'entrée. Seul le silence lui répondit, le même silence pâteux et épais que celui qui régnait avant qu'il ne frappe à cette foutue porte. Il resta une minute sans bouger, espérant entendre le plus infime des sons, si bien que cet emmerdeur de silence finit par lui vriller les tympans. Il réessaya sans trop de conviction, une deuxième fois, puis une troisième, et, jugeant qu'il avait fait assez de mal à cette pauvre porte (sans compter sa pauvre main), il s'assit avec raideur sur le perron miteux. Tant pis, il attendrait là. Il ne pouvait pas s'être trompé d'adresse. Et Scarlett, quant à elle, ne se trompait jamais. Assailli par l'ennui, le froid et le manque de sommeil, Adam songea à cette phrase qui trottait dans sa tête : « il existe des silences immuables, fixés dans une rigidité définitive : silence des maisons abandonnées, des grandes étendues désertes, des êtres qui n'ont plus rien à se dire ».

Une heure plus tard environ, Adam leva la tête et se rendit compte que le soleil était là. Insidieusement, paresseusement, celui-ci s'était hissé au-dessus de l'horizon et, sans tambours ni trompettes, avait pris sa place dans le ciel de Heaven City. Il était plutôt sympa finalement, ce truc jaune et rond, toujours à l'heure pour réchauffer les psys égarés sur les pas de portes. L'homme souffla sur ses mains engourdies et tourna la tête si vite que la douleur lui arracha une grimace : il avait entendu des pas sur sa gauche. Le crr crr de quelqu'un qui avance lentement dans la neige. Les sapins l'empêchaient de voir quoi que ce soit mais il était sûr de son coup : ce ne pouvait être qu'Andrea. Il sauta sur ses pieds, choisissant d'ignorer la souffrance aiguë provoquée par l'immobilité prolongée, et épousseta son pantalon de velours côtelé. Les crissements se rapprochaient.


« Ouais, c'est pour quoi ? »

Adam baissa les yeux et rencontra immédiatement ceux, noirs et peu amènes, de la jeune femme qui débarquait. Elle se tenait au pied du perron, donc trois vieilles marches plus bas, et fixait son visiteur comme si elle avait envie de le bouffer. L'homme ne put s'empêcher de la détailler rapidement : assez grande, pour ce qu'il pouvait en juger, des cheveux foncés partant dans tous les sens, un corps gracile et maigre quoique dégageant une forte impression de puissance. Elle avait, malgré tout, un visage agréable, tout en longueur et plutôt joli ; une bouche pulpeuse et boudeuse, un petit nez en trompette, un cou immense. Bien plantée sur ses deux jambes osseuses, les bras croisés, elle avait des attitudes étonamment masculines. Ce qui frappait chez Andrea - car Adam était de plus en plus certain qu'il s'agissait bien d'elle - c'était son apparence négligée, voire sale. Son jean cigarette avait de la terre aux genoux, elle portait un pull d'homme bien trop grand et on ne décelait sur ses traits purs et bruts aucune trace de maquillage. Hathaway avala sa salive. Elle montait vers lui. Et il ne savait toujours pas quoi répondre, car, en toute honnêteté, il avait lui-même du mal à comprendre ce qu'il foutait là.


« C'est Scarlett qui vous envoie, hein ? Toujours aussi tyrannique, cette conne ? »

Il nota mentalement : intuitive. Elle avait l'air de lire au-delà de ce qu'il affichait. Ou alors il affichait plus qu'il ne pensait afficher. Ou peut-être que Scarlett était la seule personne susceptible d'envoyer quelqu'un pour rendre visite à cette fille bizarre dans cette ville bizarre. Adam se gratta le menton, comme très souvent dans les situations qui le dépassaient. Mais bon, il ne fallait pas trop lui en vouloir, ce n'était qu'un psy pouilleux après tout. Il croisa pour la deuxième fois le regard d'Andrea, et, pour la deuxième fois, il se jura de ne plus recommencer - car ça lui donnait un peu l'impression de se perdre au fin fond d'un marais gluant et dangereux. Imperturbable, elle le fixa pendant de longues secondes, avec autant d'intensité que si elle avait voulu le rendre transparent et voir à travers lui. Elle finit par ouvrir la bouche encore une fois lors qu'il n'avait pas encore prononcé un seul mot. (Trois à zéro pour Ferguson, remise en jeu.)


« Tyrannique, ouais. Cette bourge est tellement coincée que ça saute aux yeux que c'est une perverse prétentieuse. J'parie qu'elle vous vouvoie même si elle couche avec vous, cette imbécile. » Court silence - Andrea paraissait réfléchir. « Moi, j'arrive pas à vous mépriser assez pour vous tutoyer, c'est bizarre d'ailleurs. Allez, rentrez boire un truc, ça fait combien de temps que vous vous gelez le cul ici ? Après, vous pourrez dire à Scarlett que vous avez tout fait pour me ramener. Avec un peu de chance, elle vous fera la gueule jusqu'à demain après-midi et vous pourrez vous la faire avant les hors-d'oeuvre. »

L'homme ouvrit de grands yeux, puis se ressaisit. Dans sa tête, il rajouta follement devant intuitive. Follement intuitive. Elle semblait capter, synthétiser et recracher la moindre des pensées d'Adam, le moindre de ses états d'âme, et, en réalité, elle avait assez bien résumé sa vie avec Scarlett. Il passait son temps à lui obéir sans protester et attendait qu'elle ne lui en veuille plus pour pouvoir coucher avec elle et profiter de son argent. Tout le monde y trouvait son compte : elle, elle se tapait un jeune psy au chômage plutôt canon et le trimballait à sa guise dans des soirées pour riches afin d'épater les autres quinquagénères défraîchies ; lui, il se tapait une femme pas si mal pour son âge, qui subvenait à ses besoins et ne lui demandait rien d'autre que des services assez faciles à fournir, du genre lacer ses bottines ou lui servir des cocktails ou enfiler des petits chaussons au chihuahua récalcitrant. Pourquoi elle l'avait choisi lui, et pas un autre, ça demeurait un mystère, encore que c'était probablement car il avait un minimum de jugeotte. Scarlett ne l'aurait sans doute jamais avoué, mais il se doutait que c'était parce qu'il était un peu intelligent et empathique qu'elle l'avait envoyé parler à sa fille fugueuse.


« Euh, ben, c'est pas de refus, si vous avez du café. Merci. Et euh... J'ai à... »
« Vous avez à me parler, jee sais. J'imagine que Scarlett ne vous a pas fait faire la route depuis Minneapolis rien que pour que vous voyiez ma gueule. Vous devez être déçu d'ailleurs, je ne ressemble absolument pas à ma... mère. »

Elle appelait sa génitrice par son prénom, pour prendre de la distance. Grande gueule. Manque indéniable de confiance malgré les apparences. Traumatisme profond : le temps lui avait fourni une carapace superficielle mais ne guérissait pas le mal en profondeur. Une fois de plus, Adam se voyait incapable de ne pas mettre de mots clairs sur ce qu'il ressentait à propos d'Andrea. Et vas-y que je te ressors mes cours de psycho et que je te les mixe avec des idées personnelles, une bonne couche de cliché par là-dessus, et voilà le psy raté, mon vieux. Hathaway s'agaçait lui-même. Il devait toujours penser à autre chose pour limiter ses fréquentes, inutiles et déprimantes introspections. Andrea s'énerva quelques secondes sur la porte qui refusait de s'ouvrir, puis elle balança un coup de pied impitoyable dans le bois vermoulu. Le panneau pivota avec un grincement, révélant un intérieur des plus modestes : un canapé défoncé, une télé minuscule et un frigo à peine plus volumineux, une table bancale, deux chaises, un micro-onde et une plaque chauffante. Au fond de l'unique pièce, il y avait une échelle menant à une mezzanine, et une porte qui cachait vraisemblablement la salle de bains. La maîtresse de maison ouvrit les stores, et la lumière pâle de janvier se coula doucement par les fenêtres basses.

Aucun des deux ne fit de commentaire sur la maison. C'était sans doute mieux ainsi. Tout de même, Adam se demandait pourquoi Scarlett, qui semblait se foutre complètement de sa fille et la laissait vivre dans cette misère crasse, avait tant besoin qu'elle revienne à Minneapolis. Il savait qu'Andrea était née à Heaven City, que sa mère et elle avaient déménagé quand elle avait eu trois ans et qu'elle avait fugué à ses seize ans pour revenir dans sa ville natale. Depuis, Scarlett avait essayé plusieurs fois de faire rentrer sa progéniture au bercail, sans succès. Adam ne connaissait pas la raison du déménagement, ni de la fugue (mis à part l'attrait des origines profondes, peut-être), et encore moins ce qui pouvait bien pousser la femme qui l'entretenait à souhaiter la réapparition d'Andrea. Il sortit de ses réflexions silencieuses : son hôtesse venait de poser deux tasses ébréchées et une cafetière sur la table.


« Bon alors vous buvez votre tasse et vous tardez pas trop à cracher le morceau, de préférence. Bien que je sache en grande partie ce qu'elle veut me transmettre. »
« Ouais. Alors il y a deux choses. D'abord, elle vous demande une fois de plus de revenir à Minneapolis. Vous n'avez qu'à prendre l'essentiel de vos affaires, fermer la porte et venir avec moi en jeep. C'est important pour elle, vous savez. »

Andrea secoua négligemment la main en entendant ces paroles, comme pour chasser une mouche gênante qui revient sans cesse. Adam parut comprendre le message, avala quelques gorgées brûlantes et se dépécha de passser à la deuxième partie. Il n'essaya pas d'argumenter encore : il ne pouvait pas exposer les motivations de Scarlett car il ne les connaissait pas, et puis la jeune femme semblait vouloir tout faire plutôt que de faire plaisir à sa mère.


« Ensuite, euh... Elle m'a demandé de vous donner ça. Elle m'a dit que vous comprendriez. »

Hathaway tendit à Andrea un bout de papier plié en quatre. Sur celui-ci étaient écrites deux phrases : « Il ne hurlera jamais plus à la lune. Une de mes connaissances s'en est chargé pendant qu'il galopait quelque part dans l'est du Canada. » Il n'avait pu s'empêcher de lire pendant le voyage en jeep, mais, de toute façon, il n'avait rien compris. Il s'en était douté. Cela semblait être un message codé pour signifier à miss Ferguson que Scarlett s'était débarrassé de quelqu'un ; cependant, une telle idée lui paraissait hautement improbable. Et puis, ce n'étaient pas ses oignons. Adam scruta le visage de la jeune fille : sa paupière gauche tressauta à la lecture des mots manuscrits, et ensuite son expression redevint aussi indéchiffrable que d'ordinaire.

Bienvenue Bonne chance pour ta fiche !

Bienvenue =)

Aaaaaaaaah honte à moi j'avais pas vu cette superbe fiche (L)
Ma presque unique amie que j'aime et que j'enferme en cage une fois par moi

Grande salutation à la nouvelle fraîchement arrivée avec une magnifique fiche.

(moi je fais original au moins )

Merci bieeen =)
Ellie : ouaip, la cage une fois par mois ça rend plus aimable

Triple post \O/
Fiche terminée, en espérant que ça convienne =)

Magnifique fiche, ton niveau de RP est tout à fait epoustouflant
Bienvenue en Enfer ^^

FiCHE VALiDEE *

Merci beaucouuup =)